Après les premières élections municipales post révolution, la question environnementale semble de plus en plus devenir un enjeu majeur : 45.6% des sondés considéraient avant l’élection que le vainqueur de l’élection dans leur municipalité devra commencer par s’occuper de l’environnement et des déchets en milieu urbain, 12.2% considéraient comme prioritaire la nécessité d’investir dans le matériel et véhicules de collecte des déchets et dans leur stockage. Une observation minutieuse des premières décisions prises par les conseils municipaux et présidents nouvelles élus nous permettra de noter les avancées sur ce sujet.
A échelle nationale, l’environnement doit devenir une vraie préoccupation des gouvernants au-delà des discours et des institutions inefficaces. Une des solutions, en plus d’améliorer la gestion des déchets (citée par 37% des sondés en première et seconde réponse) est que l’Etat investisse massivement dans les énergies renouvelables : 37,8% des sondés indiquent cela. Seulement 0.3% pensent que le gaz de schiste devrait être exploité.
Ces chiffres dénotent d’une certaine lucidité. L’absence de prise de conscience n’est pas absolue et encore moins irréversible. Lorsqu’on voit que 91.4% des tunisiens sont d’accord pour imposer une amende aux pollueurs sur la voie publique, que 88.9% sont prêts à délaisser les sacs plastiques et à les remplacer par des alternatives (couffins, sacs réutilisables, etc.) et que 92.5% sont prêts à changer leurs habitudes de consommation pour l’intérêt des générations futures. Le sondage révèlent aussi que 58,1% des tunisiens se déclarent prêt à s’engager bénévolement auprès d’une association qui a pour objectif la protection et la préservation de l’environnement.
Mais le chiffre qui plus que tout autre parait significatif est que 63.5% des sondés affirment être prêts à payer plus de taxes pour améliorer la salubrité de leurs zones d’habitation contre 28.5% qui s’y opposeraient fermement. Ces chiffres montrent l’ampleur du problème tout autant que le changement qui est en train de s’opérer chez les tunisiens. La plupart des intervenants sont conscients que le problème n’est pas simple à cerner et encore moins facile à surmonter. Il exige l’implication de tous et le changement de nombreux comportement peu respectueux de l’environnement.
L’environnement demeure au regard du sondage réalisé comme une priorité pour une majorité de citoyens. Ces derniers considèrent que la situation environnementale affecte de manière négative leur qualité et cadre de vie et que peu a été fait durant les dernières années pour remédier à cela. Avec l’avènement des premiers conseils municipaux et présidents élus depuis la Révolution, mais également grâce à l’adoption du nouveau Code des Collectivités Locales, il semble en mesure aujourd’hui d’espérer observer un changement significatif de la situation environnementale en Tunisie.
AA/ Tunis/ Malèk Jomni