Hajer Ben Hassen – Cosmos Média
La sensibilisation du grand public aux questions environnementales était au centre des discussions lors d’un déjeuner-débat organisé par l’Union de la Presse Francophone – Section Tunisie, le mercredi 26 juin 2024 à Tunis. L’événement a rassemblé divers acteurs, tels que des institutionnels, des représentants de la société civile, des chercheurs et des journalistes, pour échanger sur les meilleures pratiques pour sensibiliser et informer les citoyens sur les enjeux environnementaux.
Lors de son mot d’ouverture, Hanen Zbiss, présidente de la section Tunisie de l’UPF, a souligné l’importance de la couverture des questions environnementales, rappelant que l’UPF a lancé l’année dernière un club dédié à l’environnement à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI). Une série de conférences sur des thèmes variés, tels que la sécheresse, la pollution et le changement climatique, ont été animées dans le cadre des activités de ce club par des journalistes et des experts s’intéressant aux questions environnementales.
Elle a également annoncé que, suite à ces conférences, l’idée de lancer un concours sur l’environnement destiné aux étudiants de diverses institutions universitaires ainsi qu’aux jeunes activistes avait vu le jour. Ce concours, prévu pour la prochaine rentrée universitaire, comprendra un cycle de formation et une période de deux mois pour la production des articles, avec des séances de coaching et de suivi pour assurer la qualité des contributions.
Pour préparer ce projet, l’UPF a réuni les participants de la première phase, ainsi que des chercheurs et des universitaires. Elle a ajouté que d’autres conférences seront organisées pour continuer à sensibiliser et éduquer sur ces enjeux essentiels.
Hanen Zbiss a réaffirmé la conviction de l’UPF que, si les journalistes adoptent les formats et les approches appropriés, ils peuvent toucher un large public et le sensibiliser efficacement aux questions environnementales, réalisant ainsi leur objectif ultime.
Prenant la parole, les participants au déjeuner-débat ont noté la nécessité de sensibiliser davantage les citoyens sur ces phénomènes et de les encourager à adopter des comportements écologiques face aux défis des changements climatiques. Selon eux, une meilleure compréhension des enjeux environnementaux peut motiver les citoyens à contribuer activement à la lutte contre le changement climatique.
L’accent a été mis lors de cette rencontre sur le rôle crucial qui devrait être joué par les médias en matière de sensibilisation du grand public face à la situation environnementale désormais alarmante.
Si certains participants ont privilégié un discours médiatique modéré basé sur des faits concrets pour sensibiliser les citoyens, d’autres ont considéré qu’il faut adopter un discours plus franc et plus alarmiste en expliquant de manière claire et scientifique les phénomènes environnementaux, les risques associés et les mesures d’adaptation possibles. Les intervenants ont souligné l’importance de garantir la crédibilité et la fiabilité des informations relayées afin de permettre au public de prendre des décisions éclairées.
Par ailleurs, certains intervenants ont considéré que pour que les journalistes puissent remplir efficacement leur mission, il est nécessaire de renforcer leurs connaissances sur les questions environnementales. Une meilleure compréhension des enjeux et des compétences en journalisme scientifique permettront d’améliorer la qualité des informations diffusées et d’éviter ainsi une couverture médiatique superficielle.
Une autre astuce pour un traitement médiatique plus efficace est d’adopter les formats médiatiques pour capter l’attention des différents segments de la population. Dans ce contexte, Walid Mejri, fondateur et directeur de la plateforme spécialisée en journalisme d’investigation Al Qatiba, a évoqué l’expérience de son site dans le traitement des sujets liés à l’environnement. Il a précisé que la rédaction était consciente de la nécessité d’utiliser des vidéos au format 6:19 sur des plateformes populaires parmi les jeunes, comme TikTok et Instagram. Il a ajouté qu’il était également nécessaire d’adapter le contenu journalistique aux préférences de chaque génération pour maximiser son impact.
Si les médias occupent une place primordiale en matière de sensibilisation du grand public à l’environnement, les établissements éducatifs et la société civile jouent également un rôle clé à travers notamment l’organisation d’activités et de campagnes de sensibilisation. Des concours d’écriture sur des thèmes environnementaux, ouverts aux étudiants et aux jeunes activistes, peuvent susciter l’intérêt et l’engagement des jeunes générations.
Le succès de la sensibilisation environnementale repose sur une approche participative impliquant médias, chercheurs, institutions et société civile. En travaillant ensemble, ces acteurs peuvent développer des stratégies de communication adaptées aux réalités locales et aux différents publics.
Pour relever les défis climatiques auxquels la Tunisie est confrontée, il est essentiel de s’engager dans une démarche globale de sensibilisation et d’éducation environnementale. La formation des journalistes, l’adaptation des formats de communication aux différents publics et l’implication active de tous les acteurs — chercheurs, institutions, société civile et médias — sont des éléments clés pour créer un changement durable.
