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Plaidoyer pour la biodiversité : Les journalistes, acteurs et relais essentiels

Dans le cadre du projet BIODEV2030 II, le Fonds Mondial pour la Nature – Afrique du Nord (WWF NA) a organisé une formation destinée à un groupe de journalistes tunisiens, centrée sur le plaidoyer et la communication environnementale.

Cette initiative vise à renforcer les compétences des professionnels des médias afin qu’ils puissent accompagner efficacement les réformes environnementales en cours, grâce à une information pertinente, engagée et accessible à tous.

Les participants ont pu explorer les fondamentaux du plaidoyer environnemental, approfondir leur compréhension des enjeux liés à la biodiversité, et s’exercer à la conception de contenus journalistiques capables de soutenir les dynamiques de réforme.

Le programme comprenait des sessions interactives, des ateliers pratiques, des études de cas et des travaux de groupe, dans une approche participative favorisant l’échange et la co-construction de messages stratégiques.

Cette action s’inscrit dans une démarche plus large visant à mieux intégrer les enjeux de biodiversité dans les politiques publiques sectorielles, en faisant des médias un levier essentiel du changement et un acteur-clé du dialogue environnemental.

Le rôle crucial des journalistes dans la conservation de la biodiversité

Lors de la formation de deux jours organisée dans le cadre du projet BIODEV2030 II, les journalistes tunisiens ont pu s’initier aux fondamentaux du plaidoyer et découvrir des méthodes journalistiques axées sur la conservation de la nature et de la biodiversité, avec un focus particulier sur le journalisme de solution. Le deuxième jour, une rencontre avec des experts en agriculture durable a permis aux participants de mieux appréhender les solutions fondées sur la nature face aux défis du changement climatique. Taoufik Ben Abdalleh, journaliste spécialisé en environnement, témoigne pour Cosmos Media : « Cette formation est pour moi une véritable opportunité de développer mes compétences en plaidoyer. Grâce à des exemples concrets et aux échanges avec mes collègues, ainsi qu’aux exercices pratiques, nous avons pu élaborer nos propres stratégies de plaidoyer et mieux comprendre les outils journalistiques à adopter. C’est très constructif et cela nous prépare à passer à l’action. »

La journaliste a la Radio Culturelle Wissal Kasraoui, a ajouté : « Les journalistes occupent une place centrale dans la sensibilisation du public et la mobilisation en faveur de la biodiversité. Leur mission ne se limite pas à informer : ils contribuent à former l’opinion publique, à inspirer l’action et à encourager l’adoption de comportements responsables.

Les médias ont la capacité de mettre en lumière l’urgence de préserver la biodiversité, de rendre compréhensibles des enjeux complexes, et d’illustrer les solutions existantes ou à inventer ».

En relayant les succès, les défis et les initiatives locales ou internationales, les journalistes deviennent des catalyseurs du changement. Ils permettent également de donner la parole aux communautés et aux experts œuvrant sur le terrain, tout en soutenant le plaidoyer auprès des décideurs.

Plaidoyer pour la biodiversité

Pourquoi développer les compétences des journalistes en biodiversité ?

La complexité des enjeux liés à la biodiversité exige des journalistes qu’ils disposent d’un socle de connaissances scientifiques solide et d’outils adaptés pour traiter ces sujets de façon rigoureuse et impactante. Or, le manque de formation spécifique, la raréfaction des journalistes scientifiques et la difficulté à vulgariser des thématiques techniques freinent encore une couverture médiatique à la hauteur des enjeux.

Développer les compétences des journalistes dans ce domaine permet de :

  • Mieux expliquer les liens entre biodiversité, santé, alimentation, climat et société ;
  • Lutter contre la désinformation et les idées reçues ;
  • Diversifier les formats et les angles de traitement pour toucher un public plus large ;
  • Renforcer la crédibilité et l’influence des médias dans le débat public.

Des initiatives comme le Lab Biodiversité de Reporters d’Espoirs ou les formations organisées par le WWF NA illustrent l’importance de créer des passerelles entre journalistes et scientifiques, de proposer des ressources et des formations continues, et de valoriser les reportages de qualité sur la biodiversité.

Former les journalistes à la biodiversité, c’est investir dans la qualité de l’information, l’engagement citoyen et la réussite des politiques de conservation. Les médias, par leur pouvoir d’influence et leur capacité à toucher tous les publics, sont des alliés incontournables pour préserver notre patrimoine naturel et construire un avenir durable.

Former les journalistes : un levier essentiel pour la préservation de la biodiversité

Pour Hela Fatmi, chef de projet BIODEV2030, la collaboration avec les médias pour la préservation de la biodiversité en Tunisie est une nécessité aujourd’hui.

La phase II du projet BIODEV2030, lancée en 2024, marque une étape décisive dans  l’engagement pour la conservation de la biodiversité en Tunisie. Après les acquis de la première phase, qui a permis d’instaurer un dialogue national entre acteurs économiques, institutionnels et de la société civile, Biodev2030,  se concentrera désormais les efforts sur la mise en œuvre concrète du Cadre mondial de Kunming-Montréal.

Cette nouvelle phase cible principalement la consolidation des engagements sectoriels, notamment dans des territoires pilotes comme le bassin versant de la Medjerda, avec un focus particulier sur la gestion durable des ressources en eau et la pêche à la crevette, un secteur clé identifié lors de la phase initiale.

Pour réussir ces ambitions, WWF Afrique du Nord attache une importance capitale à la collaboration avec les médias.

Dans ce contexte Hela Fatmi declare dans son témoignage a Cosmos Media : « Les journalistes sont des partenaires stratégiques pour porter nos messages, sensibiliser le grand public et créer une dynamique d’adhésion autour des enjeux de biodiversité. Leur rôle est fondamental pour traduire les données scientifiques et les politiques en récits accessibles, mobilisateurs et capables d’influencer les décideurs.

« Nous souhaitons renforcer cette collaboration en développant les compétences des journalistes à travers des formations dédiées, comme celle organisée récemment dans le cadre du projet. Cela permet d’assurer une couverture médiatique de qualité, engagée et cohérente avec les objectifs de BIODEV2030.En travaillant main dans la main avec les médias, nous espérons non seulement accroître la visibilité des enjeux de biodiversité, mais aussi encourager une participation active des citoyens et des acteurs économiques à la transition vers des pratiques plus durables. C’est ainsi que nous pourrons, ensemble, contribuer à inverser le déclin de la biodiversité en Tunisie et construire un avenir où développement et préservation de la nature vont de pair. »

Lors de la formation sur la biodiversité, Mabrouka Khedir, formatrice pour WWF NA, a partagé son expérience :
« En tant que formatrice pour le Fonds Mondial pour la Nature – Afrique du Nord, j’ai eu le privilège d’accompagner un groupe de journalistes tunisiens dans le cadre de la formation organisée par le projet BIODEV2030 II. Cette expérience a été pour moi une véritable source d’inspiration et a renforcé ma conviction quant au rôle essentiel que les médias peuvent jouer dans la conservation de la biodiversité.

Au fil des sessions, j’ai constaté l’engagement des participants à mieux comprendre les enjeux environnementaux, à dépasser les idées reçues et à s’approprier les outils du plaidoyer et de la communication environnementale. Nous avons travaillé ensemble sur des cas concrets, échangé sur les meilleures pratiques et élaboré des messages capables de sensibiliser et de mobiliser un large public. 

Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est la prise de conscience collective de l’importance du rôle des journalistes. Ils ne sont pas seulement des transmetteurs d’informations, mais aussi des acteurs du changement. Lorsqu’ils sont bien formés, ils peuvent influencer les politiques publiques en mettant en lumière les défis liés à la biodiversité, en valorisant les solutions fondées sur la nature et en créant un dialogue constructif entre la société civile, les experts et les décideurs. »

Mabrouka Khedir a également souligné :« Je suis convaincue que cette formation est une étape essentielle pour renforcer la qualité et l’impact de la couverture médiatique environnementale en Tunisie. Les médias ont un pouvoir immense : celui de façonner l’opinion, d’éveiller les consciences et d’encourager l’action. En investissant dans les compétences des journalistes, nous contribuons à bâtir une société mieux informée, plus engagée et capable de relever les défis écologiques de notre époque.Accompagner ces professionnels passionnés a été une expérience enrichissante, qui m’a confortée dans l’idée que la sensibilisation à la biodiversité passe aussi par une information rigoureuse et accessible. Je souhaite que ce type d’initiative se multiplie, pour que la biodiversité devienne une priorité partagée et défendue par tous.»

Bassem Souissi,le formateur en plaidoyer a mis l’accent  sur l’importance du plaidoyer pour la biodiversité, il a dit a Cosmos Media :« En tant que formateur en plaidoyer dans le cadre du projet BIODEV2030 II, j’ai pu constater à quel point le plaidoyer est un outil puissant pour défendre les causes liées à la biodiversité. Le plaidoyer ne se limite pas à la simple communication ; c’est une démarche stratégique qui vise à influencer les décideurs, mobiliser les parties prenantes et créer un environnement favorable aux réformes.

Dans le contexte actuel, où la biodiversité en Tunisie est menacée par de multiples facteurs, le plaidoyer permet de faire entendre la voix des acteurs de terrain, des communautés locales et des experts, souvent peu entendus dans les sphères politiques. Il aide à traduire des enjeux complexes en messages clairs et convaincants, capables de susciter l’engagement des pouvoirs publics et du grand public. »

Bassem Souissi a ajouté : « Lors de la formation, j’ai vu les journalistes prendre conscience de leur rôle clé dans ce processus. En maîtrisant les techniques du plaidoyer, ils peuvent produire des contenus qui ne se contentent pas d’informer, mais qui incitent à l’action, soutiennent les campagnes de conservation et renforcent la pression pour des politiques plus ambitieuses.

Le plaidoyer est donc un levier essentiel pour faire avancer les causes de la biodiversité. Il transforme l’information en un moteur de changement, en reliant les savoirs, les émotions et les intérêts pour construire un consensus autour de solutions durables. Former les journalistes à ces compétences, c’est leur donner les moyens d’être des acteurs engagés et efficaces dans la protection de notre patrimoine naturel »

Fathia Khedhir / Cosmos media 

 

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