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Forum « Compa Green 23 » : Un appel à une gestion durable des déchets en Tunisie

Judith Barreau – Cosmos Média –

Le 8 juin, le forum « Compa Green 23 » s’est tenu au Golden Tulip Mechtel, rassemblant les acteurs de l’économie verte en Tunisie. Cet événement majeur, organisé par le ministère de l’Environnement en partenariat avec l’Agence nationale de gestion des déchets, la société Universel services et l’Agence allemande pour la coopération internationale GIZ, a réuni plus de 200 participants issus des secteurs de l’industrie, des start-up, des ONG et des structures publiques.

Le forum a été marqué par des échanges riches autour de sujets environnementaux lors de conférences, d’ateliers thématiques et de rencontres B2B. Les participants ont débattu de questions essentielles telles que le recyclage, la valorisation des déchets dangereux en Tunisie, l’économie circulaire et l’empreinte carbone. Des ateliers techniques ont permis d’approfondir les connaissances sur des sujets tels que les spécifications techniques, la gestion des déchets sur les lieux de travail et la certification ISO 14001.

En parallèle, le forum a offert une plateforme aux start-up tunisiennes, leur permettant de rechercher du financement, de l’accompagnement et des partenariats. Des rencontres B2B ont facilité les échanges entre ces jeunes entreprises proposant des solutions novatrices en matière de gestion environnementale et des institutions financières.

Les organisateurs ont souligné l’importance de placer la question environnementale au premier plan. La gestion des déchets ménagers et industriels représente un défi majeur en Tunisie, avec seulement 8% des déchets produits qui sont recyclés. À la fin du forum, des recommandations ont été formulées et consignées dans un procès-verbal qui sera soumis aux autorités compétentes.

Dans une interview accordée à Cosmos Média, Wallim Merdassi, expert en gestion des déchets, a mis en évidence l’impact des déchets dangereux sur l’écosystème tunisien. Il a souligné que ces déchets ont des répercussions directes sur la santé humaine et la nature, en raison du contact avec les secteurs informels, les travailleurs et les collecteurs de déchets. Il a également évoqué les problèmes d’enfouissement illégal et d’incinération illégale des déchets en Tunisie.

Wallim Merdassi, expert en gestion des déchets

Pour faire face à ces défis, M. Merdassi a insisté sur la nécessité de mettre en place de nouvelles lois visant à préserver l’environnement des impacts des déchets dangereux. Il a proposé la digitalisation et le renforcement des partenariats entre le secteur public, représenté par les hôpitaux, et le secteur privé, chargé de la collecte et du traitement des déchets hospitaliers.

Parmi les propositions avancées, l’introduction d’une loi rendant obligatoire la digitalisation, le tri et la collecte dans toutes les déchetteries du pays a été suggérée. De plus, des marchés-cadres régionaux confiés à des sociétés privées pourraient être mis en place pour assurer la collecte et le traitement des déchets, y compris ceux des petits producteurs tels que les pharmaciens et les médecins.

Il rajoute également qu’il est essentiel de « faciliter l’accès des investisseurs au secteur du traitement des déchets en Tunisie. Face au volume important de déchets non traités, cela représente une opportunité pour l’implantation d’entreprises dans ce secteur ».

Pour rappel, les déchets dangereux comprennent : les déchets biologiques et chimiques, y compris ceux  pharmaceutiques, ainsi que les inflammables ou explosifs, les seringues ou coupants en putréfaction et radioactifs.

Pour les hôpitaux et cliniques privées (2ème et 3ème ligne du système de soins), la production de déchets est en moyenne de 2,37 kg/lit/ jour. Soit environ 8 900 tonnes par an pour environ 27 000 lits sur l’ensemble de la Tunisie.

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