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Lancement du projet TRANS-SAHARA pour une agroforesterie durable en Afrique

L’agroforesterie durable en Tunisie représente une approche prometteuse pour concilier production agricole et préservation de l’environnement. En intégrant des arbres et des arbustes dans les systèmes agricoles, cette pratique ancestrale permet d’améliorer la fertilité des sols, de réduire l’érosion, de diversifier les sources de revenus pour les agriculteurs et de renforcer la biodiversité.

Face aux défis du changement climatique et de la dégradation des terres, l’agroforesterie offre des solutions durables pour une agriculture résiliente et respectueuse des ressources naturelles tunisiennes.

Dans ce cadre, Le projet TRANS-SAHARA, financé par l’Union européenne, a été officiellement lancé en mars 2025 à Bruxelles. Cette initiative de recherche vise à promouvoir des pratiques d’agroforesterie innovantes et durables dans la région du Grand Nord de l’Afrique.

TRANS-SAHARA: Objectifs et portée du projet

TRANS-SAHARA a pour objectif principal de relever les défis climatiques, d’améliorer l’agriculture durable et de renforcer la résilience socio-économique des communautés locales. Le projet s’articule autour du Nexus Eau-Énergie-Alimentation-Écosystèmes (WEFE), une approche novatrice qui intègre la sécurité de l’eau dans les systèmes agroforestiers.  

Financé par le programme Horizon Europe de l’UE, TRANS-SAHARA dispose d’un budget de 5,5 millions d’euros et se déroulera sur une durée de 3 ans. Il est coordonné par l’Agence exécutive européenne pour la recherche et réunit un consortium de 21 partenaires issus de 8 pays africains, 5 pays européens, ainsi que des organisations internationales et des universités japonaises. Le projet sera mis en œuvre en collaboration avec l’Initiative Grande Muraille Verte de l’UNCCD.  

L’agroforesterie : une solution d’avenir

L’agroforesterie, qui consiste à intégrer des arbres dans les terres agricoles et les pâturages, est reconnue pour son potentiel d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Cette pratique améliore la qualité du sol, la productivité agricole et la résilience aux stress environnementaux tels que les sécheresses et la dégradation des sols. Cependant, son adoption à grande échelle dans les régions semi-arides d’Afrique se heurte à des défis tels que la rareté de l’eau, le manque de données et la capacité limitée des parties prenantes.  

Actions et innovations du projet TRANS-SAHARA

Pour surmonter ces obstacles, TRANS-SAHARA mettra en place des « Living Labs » à grande échelle au Ghana, en Éthiopie et en Tunisie, ainsi que des démonstrations à plus petite échelle au Tchad, à Djibouti et au Sénégal. Ces initiatives permettront de tester et de valider des solutions innovantes, en veillant à ce que les besoins et l’engagement des communautés locales soient au cœur de leur mise en œuvre.  

Le projet se concentrera également sur l’amélioration de la disponibilité des données en collectant, surveillant et modélisant des données hydrologiques, agricoles, de biodiversité et socio-économiques. Ces informations contribueront à une meilleure compréhension des liens entre la gestion de l’agroforesterie, la résilience au climat, la préservation de la biodiversité et l’agriculture durable. De plus, un outil de conception d’interventions agroforestières basé sur le Nexus WEFE sera développé pour faciliter la mise en œuvre de systèmes de gestion agroforestiers évolutifs.  

Renforcement des capacités et développement économique

Le renforcement des capacités est un pilier essentiel du projet TRANS-SAHARA. Il vise à doter les parties prenantes locales des compétences nécessaires pour évaluer et améliorer les impacts socio-économiques et environnementaux de l’agroforesterie, notamment en matière de collecte de données, de rédaction de rapports et d’entrepreneuriat.  

Pour encourager l’adoption à grande échelle de l’agroforesterie, TRANS-SAHARA travaillera également sur le développement d’un écosystème d’innovation intégrant des modèles économiques pour des pratiques agroforestières économiquement durables. Le projet vise à améliorer les moyens de subsistance des communautés, à régénérer les écosystèmes, à accroître la sécurité de l’eau et à créer de la valeur grâce à des mesures d’atténuation du changement climatique, telles que l’amélioration du stockage du carbone.  

Collaboration et consortium

L’approche multipartite du projet favorise la collaboration entre chercheurs, décideurs, agriculteurs et communautés locales, faisant de l’agroforesterie une solution viable et évolutive pour l’adaptation au climat et le développement durable.  

Le consortium TRANS-SAHARA est composé d’institutions et d’organisations de premier plan, assurant une collaboration équilibrée et multidisciplinaire. Parmi les partenaires figurent l’Université technique de Munich (coordinateur du projet), Eurac Research, Zabala Innovation, la Fondation Environnement Europe, le Centre mondial de l’agroforesterie, l’Université des sciences et technologies Kwame Nkrumah, le Centre des services scientifiques ouest-africains sur le changement climatique et l’utilisation des terres adaptées, l’Institut des sciences de l’eau et de l’énergie de l’Université panafricaine, l’Institut National de Recherches en Génie Rural, Eaux et Forêts, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’Institut polytechnique rural pour la formation et la recherche appliquée, l’Université d’El Manar, et trois bureaux nationaux de l’Initiative Grande Muraille Verte de l’UNCCD.

Bien que l’agroforesterie durable en Tunisie offre de nombreux avantages, sa mise en œuvre à grande échelle se heurte à des défis tels que le manque de sensibilisation et de formation des agriculteurs, les contraintes foncières, l’accès limité aux financements et parfois un cadre réglementaire inadapté. Cependant, des initiatives prometteuses émergent, portées par des organisations locales et internationales, visant à promouvoir l’adoption de pratiques agroforestières à travers des projets pilotes, le renforcement des capacités et la diffusion de connaissances. Ces efforts sont essentiels pour ancrer durablement l’agroforesterie dans le paysage agricole tunisien et libérer son potentiel pour un avenir plus résilient et prospère.

Mabrouka KHEDHIR/ Cosmos media 

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